Les projets urbains et leurs maîtrises d’ouvrage sont toujours plus confrontés à l’injonction de faire plus avec moins. Les attentes sont multiples et en perpétuelle évolution dans un contexte de raréfaction des financements publics. Une nouvelle commande politique se développée forgée sur la conviction du besoin de nouvelles dynamiques capables d’alimenter la capacité de la ville à se réinventer et à fabriquer du commun. Cette nouvelle commande politique intègre la recherche d’un nouveau paradigme moins dépendant des seuls financements liés aux politiques publiques et aux bilans d’aménagement.
Prise en compte de nouveaux usages développant des espaces et pratiques collectifs, capacité à accompagner les initiatives…. Tandis que la commande politique s’amplifie, la capacité à en assurer le portage diminue.
Les projets urbains et leurs capacités de transformation sont par ailleurs mobilisés pour mieux prendre en compte les objectifs d’inclusion sur un spectre de programme toujours plus important.
La métropolisation des territoires renforcent en effet les mécanismes d’exclusion pour toujours plus d’habitants et d’activités incapables de suivre la montée des valeurs qui résultent du développement. Dans les années 60 Jane Jacobs soulignait « la propension qu’ont des fonctions dont la prédominance est très forte à littéralement étouffé toutes les autres ». 50 ans après la profession peine toujours à trouver des réponses opérationnelles, le groupe de travail sur la ville inclusive soulignait ainsi lors du précédent cycle, les enjeux fixés sur le secteur des Ardoines en matière de préservation du tissu économique ou les enjeux sociaux associés au commerce ethnique dans la restructuration de certains quartiers.
La question du projet urbain semble dès lors moins une question sur l’intérêt de tel ou tel programme que sur les conditions de leur réalisation. Dit autrement : comment assurer la maîtrise d’ouvrage des enjeux programmatiques dans une pratique qui s’appuie sur un nombre toujours plus important d’intervenants et qui mobilisent de plus en plus l’argent privé ?
Modèle économique et enjeux de gouvernance s’entrecroisent et font émerger de nouvelles formes opérationnelles appuyées sur une organisation innovante des acteurs et des moyens ; une nouvelle économie de la fabrique urbaine.
Le groupe de travail se propose d’étudier cette nouvelle économie et les formes opérationnelles qu’elle suscite en se concentrant sur les aspects les plus en prise avec les problématiques propres aux aménageurs.